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Comment investir dans le diamant ?

Objet de fascination, le diamant est en train de détrôner l’or dans le cœur des investisseurs. Monnaie d’échange internationale, il est devenu en quelques années une valeur refuge.

N’était-ce pas Marilyn Monroe qui affirmait que les diamants étaient les meilleurs amis de la femme ? Pierre de rêve par excellence, le diamant est devenu un produit d’investissement à part entière, un placement sûr qui permet à tout investisseur de diversifier son épargne. Contrairement à la baisse des taux de rendement des produits bancaires et de l’effondrement en bourse de certaines valeurs, la pierre précieuse, elle ne se déprécie pas. Avec un marché stable, tendance confirmée lors de la dernière édition du Hong Kong Jewellery & Gem Fair, le diamant reste une valeur en forte demande, même si les ventes, freinées par le ralentissement économique en Chine et les turbulences sur les marchés financiers, devraient rester volatiles dans les dix prochaines années, selon de récentes prévisions publiées par le géant mondial du diamant, De Beers. En effet, la Chine continentale est le deuxième marché mondial pour les ventes de diamants, derrière les États-Unis. Essentiellement exploité au Botswana, en Russie et au Canada, – la firme De Beers vient d’y ouvrir une mine, considérée comme une des plus grandes du monde, qui doit produire 54 millions de carats de diamants bruts d’ici 2028 -, le diamant n’en demeure pas moins une denrée qui se raréfie. À tel point que, les experts en pierres précieuses qui travaillent pour les grandes maisons de joaillerie s’accordent à dire qu’une pénurie de diamants de haute qualité est à prévoir pour 2020.

 

Un marché régi par l’offre et la demande
Selon la dernière étude du cabinet de consulting Bain & Company, pour l’Antwerp World Diamond Centre (AWDC), la demande mondiale devrait augmenter de +6% par an jusqu’en 2020 alors que la production ne progressera que de +2,8% sur cette même période. Il n’y en aura donc pas pour tout le monde. C’est d’autant plus vrai que le cours du diamant explose lui aussi (175 $ en 2011 contre 100 $ en 2009).

Pour Capucine Juncker, gemmologue et fondatrice du site propertyofalady.fr, on parle de valeur refuge dès lors que le prix de la pierre atteint minimum 100 000 euros. À ça, s’ajoute la provenance de la pierre et son pedigree. Pas étonnant donc que les dernières ventes aux enchères organisées par Sotheby’s et Christie’s aient remporté un vif succès, notamment sur les diamants de couleurs dont les prix sont stratosphériques (54, 24 millions d’euros pour l’Oppenheimer blue, un diamant de 14, 62 carats). Contrairement à une idée reçue, tous les diamants ne trouvent pas preneur. C’est le cas du Lesedi la Rona, un diamant brut de 1109 carats proposé dernièrement à la vente par Sotheby’s, et estimé à 63 millions d’euros (prix de réserve). Alors qu’un marché du brut est en train de se développer depuis peu, notamment grâce au développement d’une technologie de pointe qui permet d’optimiser la taille. En effet, il faut savoir que 45% à 50% de la matière disparaît au moment de la taille, ce qui impacte forcément, au final, le prix de la pierre achetée au départ brute.

 

Comment choisir son diamant ?
Blanc ou de couleur, le choix est d’abord esthétique mais surtout financier. Le diamant blanc représente 97% de la production mondiale contre 3 % pour le diamant de couleur. Ce dernier, surtout apprécié en Asie et au Moyen-Orient, se décline en bleu, en rouge (le plus rare) ou encore en rose. Le jaune est assez courant. Et la taille n’est pas la même que pour un diamant blanc, puisque celle-ci doit respecter une certaine uniformité de la couleur.

Le blanc (ou plus précisément l’incolore) reste bien évidemment une valeur sûre, qui ne se démodera pas, contrairement à un diamant de couleur. Les diamants blancs utilisés par les grandes maisons de joaillerie sont de catégories D, E et F (la couleur D étant le plus parfait exemple d’absence de couleur).

Rappelons que l’achat d’un diamant doit d’abord rester un plaisir qui se transformera en un investissement à long terme.

 

Quels sont les critères à prendre en compte ?
Selon le site de vente diamant-en-ligne.fr, les 4 C : carat (poids du diamant), couleur (degrés de blanc), clarity (degrés de pureté) et cut (qualité de la taille) ne sont pas les seuls éléments à prendre en compte lorsque l’on veut investir dans le diamant. En effet, il faut que le futur acquéreur soit attentif à d’autres paramètres tels que le prix final proposé. HT ou TTC. Car certains pure players du web proposent aujourd’hui des formules de gardiennage à l’étranger évitant ainsi au propriétaire de payer la T.V.A.  Mais attention,  celle-ci est bien souvent « déguisée » dans le prix final du diamant. De même, diamant-en-ligne.fr conseille de prendre en compte la fluorescence, une réaction aux ultraviolets qui peut modifier la perception de la couleur du diamant et donc le grade de couleur réel. Et préconise de choisir, de préférence, un diamant avec absence de fluorescence. Le diamant devra également être accompagné de son certificat visé par l’une des trois autorités en la matière : GIA (Gemological Institute of America), IGI (International Gemological Institute) ou HRD (Diamond High Council)

 

À qui s’adresser ?
Là encore, il faut agir avec prudence et s’adresser en priorité à des diamantaires ou grossistes connus sur le marché. Ne pas hésiter à solliciter plusieurs acteurs afin de comparer les offres. Privilégier également les acteurs qui ont pignon sur rue et qui peuvent vous recevoir sur place. C’est le cas de Galeries du Diamant, qui propose des diamants en direct d’Anvers. De même, s’assurer que les diamants que l’on vous vend, respectent bien le processus de Kimberley, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas issus de régions soutenant les conflits armés. Après, tout est une histoire de confiance.

 

 Par Caroline Coiffet