Depuis 15 ans, cette créatrice mène des recherches sur la façon de parer le poignet, et plus particulièrement son os. De là, est né le styloïde, en référence à cette partie de l’anatomie.
Lise Vanrycke a toujours créé des bijoux. C’est d’ailleurs l’enseignement qu’elle reçoit à l’université, qui la conforte
dans son désir d’en faire son métier. Attirée par les bijoux fins et délicats, elle s’intéresse à la manière de mettre en
valeur des parties du corps généralement peu traitées en bijouterie, à l’image de la malléole de la cheville. « Mes bijoux sont comme un souffle que l’on perçoit, qui sublime la personne qui les porte sans même que l’on s’en rende compte. Ils soulignent les courbes, les douceurs et les reliefs du corps, signalent une cheville, se lovent dans le galbe d’une oreille ou accompagnent la subtile mécanique d’une phalange », explique la créatrice. Mais c’est véritablement le bracelet styloïde, qui retient les esprits.
Ce dernier s’est vu distingué par le Fond National d’Art Contemporain (FRAC), qui l’a fait entrer dans ses collections. Véritable objet de design, il s’inspire des sculptures minimalistes de Carl Andre ou Donald Judd. Bercée très jeune par l’art ses parents sont respectivement photographe et peintre , Lise Vanrycke absorbe tout ce qui l’entoure pour imaginer des bijoux « comme des ponctuations ». Le styloïde lui est apparu comme un souvenir. Celui d’un bracelet de montre appartenant à sa mère et que son père avait fait changer pour lui apporter une certaine modernité. « Quand j’ai eu l’idée de sublimer l’os du poignet, le maillage si singulier de
ce bracelet s’est imposé naturellement. » Avec l’aide d’un maître horloger suisse, la créatrice remet à l’honneur une technique oubliée pour l’adapter à la joaillerie. Et apporter ainsi au bracelet, une élasticité et une articulation inédite.
Trois années de mise au point ont été nécessaires pour donner naissance à ce bijou seconde peau, à la forme très organique, qui impose sa présence tout en subtilité. Une pièce assurément iconique.
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Par caroline coiffet