Fermez les yeux, imaginez le bruit des vagues, un ciel très bleu… C’est dans ce décor paradisiaque que naissent les perles.
De l’Antiquité à la Renaissance – âge d’or de la perle -, ces gemmes venues de la mer ont eu pour ambassadeurs des rois et des reines, des princes et des princesses… avant de parer les femmes les plus élégantes de la haute société. Ou de devenir l’emblème de Coco Chanel, Grace Kelly ou encore Jacky Kennedy.
Aujourd’hui objet d’un véritable renouveau créatif de la part des joailliers et des perliers, ces perles ont laissé de côté leur image un peu trop guindée pour se convertir aux tendances de la mode.
L’occasion de les (re)découvrir.
Avant de devenir bijou….
L’histoire des perles commence à l’intérieur d’un coquillage.
Elles sont le résultat d’un phénomène naturel élaboré par certains mollusques qui, pour se défendre d’un corps étranger se glissant à l’intérieur de leur coquille, l’entourent de nacre en formant des couches concentriques successives qui vont former la perle.
Ces différentes étapes – que l’on appelle la biominéralisation – font qu’il n’existe pas deux perles identiques.
Lorsque le phénomène est naturel, on parle de perle fine (ou de perle, sans autre qualificatif). Si la main de l’homme intervient, il s’agit d’une perle de culture, une pratique qui apparaît sous sa forme moderne au Japon, au tout début du XXème siècle.
Aujourd’hui, les fermes perlières sont installées dans des lieux protégés. Les coquillages y sont élevés pendant deux à trois ans avant d’être greffés afin de reformer artificiellement le processus de calcification qui donne naissance à la perle. Il existe dans le monde quelque 900 fermes perlières.
Selon le coquillage dans lequel les perles naissent, leur teinte et leur taille varient.
Enfin, on distingue les perles d’eau de mer et les perles d’eau douce.
Dans l’atelier de création…
Bagues, sautoirs, boucles d’oreilles, pendentifs… Selon le bijou à créer, c’est le choix de la forme de la perle qui apportera toute sa personnalité au bijou.
La perle est par définition ronde et possède un diamètre quasi régulier sur toute sa sphère. Sachant qu’une perle parfaitement ronde est extrêmement rare, lorsque des variations minimes existent sur sa sphère, on parle de perle semi-ronde. Si les variations sont beaucoup plus visibles, avec des formes bouton, goutte, poire et ovale, la perle entre dans la famille des semi-baroques. Pour les formes les plus irrégulières, on parle de perles baroques.
Les surfaces des perles sont par ailleurs classées en différentes catégories, de A (quasi lisses) à D (avec des imperfections importantes). A noter, les perles dites cerclées sont celles qui ont des anneaux réguliers sur leur surface.
Une perle va se choisir également en fonction de son lustre et de son orient qui correspondent à la qualité de sa matière perlière.
Le lustre exprime la réflexion de la lumière à la surface de la perle. Plus les couches perlières sont fines, régulières et transparentes, plus le lustre est de qualité.
L’orient concerne la décomposition de la lumière à la surface de la perle grâce à un effet de profondeur créé par l’épaisseur de la nacre, à la manière d’une irisation.
Carat ou millimètre ? Les deux unités sont utilisées même si le plus souvent on parle en millimètre pour exprimer le diamètre d’une perle. Le carat exprimera davantage le poids de la perle, sachant que 5 carats équivalent à 1 gramme.
Naissance du bijou
Techniques de montage, fermoirs et montures travaillés, mariage avec diamants, pierres précieuses et fines, or, argent, les perles ont définitivement surmonté leur image un peu trop sage.
Art Déco ou japonisante, sophistiquée ou minimaliste, les sources d’inspiration ne manquent pas pour réinventer ces gemmes qui, grâce à cette impulsion créative, ne sont plus considérés comme des marqueurs sociaux. Mais bel et bien comme des créations mode et par ailleurs accessibles grâce aux perles d’eau douce.
Transgressant définitivement les codes bourgeois, ce sont aussi des perles blanches aux diamètres croissants côtoyant l’or blanc et le grenat qui évoquent une véritable composition Art Déco montée sur un sautoir en corde tressée. Ou encore des perles de culture d’Akoya posées sur des branches de cerisiers japonais en or rose et diamants. Intemporels, les rangs de perles sont modernisés par des fermoirs ouvragés ou par leurs multiples nuances de gris, allant des plus claires aux plus ombrées grâce à la magie des perles de culture de Tahiti.
Les perles fines évoluent quant à elles dans la sphère de la haute joaillerie. Décorées par de précieuses arabesques de diamants, elles peuvent aussi gagner en épure, montées sur un anneau de jade.
Broches figuratives, des perles semi-baroques et baroques prennent la forme d’un oiseau accroché à une branche en corail rouge, d’un flamand rose posé sur une tuile de nacre, d’une pieuvre aux tentacules précieuses. Sur des boutons de manchette, les perles de culture noires sont ciselées sur leur surface.
Aux doigts, de délicates perles fines blanches affichent leur pureté sur un anneau de jade, des perles de culture de Tahiti aux reflets vert-de-gris flirtent avec des diamants et des saphirs, forment le cœur et les pétales d’une bague, sont serties sur des montures en volute, ou encagées dans des structures d’argent…
Autour des poignets, des triples rangs de perles sont twistés par des attaches de pierres précieuses, font la roue sur une manchette en argent, semblables aux « yeux » des plumes de paon, ou ferment avec délicatesse des joncs ouverts minimalistes.
Véritable sculpture aérienne, un disque de jade et sa baguette de diamants s’accroche à une perle d’oreille quand des dormeuses modernisées affectionnent les perles poire et baroque aux nuances ardoise ou d’un vibrant orange vif pour une perle de Melo.
Le Tour du Monde des perles
De la Chine et ses perles d’eau douce à l’Australie et ses perles d’eau de mer, les grandes zones de production se concentrent dans l’hémisphère Est du monde qui embrasse le Japon, la Polynésie française, l’Indonésie et les Philippines.
■ Les perles d’eau de mer
Dans les mers du Sud du Japon, les perles des huîtres Akoya sont à l’origine jaunes. En perliculture, elles oscillent entre le blanc et l’argent.
Dans le Pacifique Sud, c’est aux Philippines que se trouvent les perles d’or (dites perles « Gold ») produites par pinctada maxima, plus grande huître perlière. Très recherchées en joaillerie, les perles d’or ont une taille qui varie de 8 à 18 mm.
Les perles noires – aux nuances grisées plus précisément – proviennent d’une huître particulière, Pinctada margaritifera. Elles vivent dans les Mers du Sud (Mer Rouge, Océan Pacifique, Polynésie française d’où proviennent les fameuses perles de culture de Tahiti).
La Perle keshi est une perle de culture qui se reconnaît à sa forme très irrégulière. Celle-ci est due au fait que l’huître rejetant sa greffe, la perle s’est alors formée de façon accidentelle, sans noyau, et uniquement avec de la nacre.
Les perles de Melo sont très recherchées pour leur coloris orange vif. Elles proviennent d’un escargot de mer appartenant à la famille des volutes (le Melo Melo) qui vit notamment dans les eaux des Mers du Sud, près du Bengale.
La perle Mabé est une perle de culture constituée d’une demi sphère qui s’est formée contre l’intérieur de la coquille et non pas à l’intérieur des tissus du coquillage.
■ Les perles d’eau douce
Elles proviennent des lacs et des rivières ou de tout autre cours d’eau. Le plus souvent elles naissent dans des moules perlières.
Ce sont les eaux douces de Chine qui fournissent la plus grande quantité de perles d’eau douce (90 %).
Leur couleur est généralement rosée. Mais on en trouve également des blanches, des saumons… Leur dimension varie de 2 à 30 mm.
Si l’on évoque le plus souvent les huîtres et moules perlières, elles ne sont pas les seuls mollusques à fabriquer des perles. Les perles de conques des Caraïbes produisent des perles de couleurs blanches ou roses, d’où leur surnom de « pink pearl ». Ce sont des perles naturelles, très rares. Les perles de clam sont quant à elle noires ou aubergines…
Enfin, contrairement à une idée reçue, les perles ne sont pas vivantes et donc ne meurent pas. C’est ce qui les rend sans aucun doute éternelles.
Légende:
Visuels PHOTO 1 :
1:Collier « Boule » en or jaune 750 ‰, perles de culture blanches du Japon et diamants (3.01 cts)
Mathon Paris, 9 375 €
2:Boucles d’oreilles « Olympe » en or jaune 750 ‰, perle de culture gold des mers du sud et diamants (0.14 ct)
Wörms by Rambaud, 4 094 €
3:Bague en or jaune 750 ‰, perle de culture gold des mers du sud (13-13.5 mm) et diamants (1.18 ct)
Porchet, 5 124 €
4:Broche « Flamant » en or blanc et or jaune 750 ‰, perles de culture de Tahiti et diamants (0.57 ct)
Jallamion Debricon, 5 105 €
5:Boucles d’oreilles « Zelda » en or jaune 750 ‰, perles de culture gold (10.5 mm) et diamants (4.70 cts)
Brigitte Ermel, 30 000 €
6:Bague « Lotus bleu » en Jade (30.09 cts) et perles fines blanches (10.60 cts)
Garaude, 1 850 €
Visuels PHOTO 2 :
1:Bague « Ruban » en or blanc 750 ‰, perle de culture de Tahiti (11.5 mm) et 3 diamants (0.04 ct au total)
Bellon, 1 440 €
2:Bracelet en or blanc 750 ‰, perles de culture Akoya rondes du Japon (6.5- 8 mm) et diamants (1.06 ct)
Pacôma, 4 980 €
3:Bague « Corolle » en or blanc 750 ‰, perle de culture blanche, diamants (0.80 ct) et diamants noirs (0.65 ct)
AVEVA, 3 000 €
4:Collier « Prunier » en or rose 750 ‰, perles de culture de Tahiti, perles de culture du Japon et diamants (0.10 ct)
Rambaud 1885, 11 450 €
5:Bague « Osiris diamants » en or jaune 750 ‰, perle de culture de Tahiti et diamants
Alexandre J., 2 500 €
6:Bague en or jaune 750 ‰, perle de culture de Tahiti et diamants
Declérieux, 6 800 €
7:Collier pendentif en or jaune, or rose et or blanc 750 ‰, perle de culture de Tahiti et diamant (0.03 ct) (pièce unique)
Alexandre Bianchi, 3 840 €
8:Boucles d’oreilles clip « Accro Paris » en or jaune 750 ‰ et perles blanches rondes (7 mm)
Jez Debugey, 1 436 €
VisuelsPHOTO 3:
1:Collier « Vénitien » en or blanc 750 ‰, perle de culture de Tahiti gravée, perle gold gravée et diamants (0.17 ct)
Vangelder, 4 580 €
2:Pendentif en or rose 750 ‰, perles de culture de Tahiti et diamants (total : 25 cts) sur cordon noir
Isabelle Langlois, 1 950 €
3:Bague « Poulpe » en or rose 750 ‰ et perle baroque grise
Bermudes, 2 800 €
4:Bague « Trésor de reine » en or blanc palladié 750 ‰, perles keshi de Tahiti et saphirs de couleur pastel (2.45 cts)
Louis Edouard Lejeune, 4 850 €
5:Choker en perles de culture de Tahiti (8.5-9 mm) avec fermoir en or blanc 750 ‰ et diamants (0.15 ct)
Experléa by Saphir France, 5 000 €
6:Bague « Navona » en or rouge 750 ‰, perle de culture de Tahiti (10.4 mm) et diamants (0.40 ct)
Antoine Chapoutot, 4 000 €
7:Collier en or blanc 750 ‰, perles de culture de Tahiti (41.45 cts) et saphir rose (2.01 cts)
Goralska, 6 190 €
Visuels PHOTO 4:
1:Collier en or jaune 750 ‰ et perles de culture blanches et roses (4, 6 et 8 mm)
Marcel Robbez Masson, 210 €
2:Collier en or jaune 750 ‰ et perles de culture Akoya rondes du Japon
Schmittgall, 490 €
3:Bracelet « Sensuelle Akoya » en or rose 750 ‰ et perle de culture Akoya blanche
Redline, 250 €
4:Bague en or jaune 750 ‰ et perles de culture Akoya rondes du Japon
Schmittgall, 515 €
5:Bracelet jonc « Toi et moi » en or jaune 375 ‰, perles de culture orange (4.5-5 mm et 6-6.5 mm)
Lila Rose by LP Créations, 230 €
6:Collier anneau en or jaune 750 ‰, perle de culture blanche (6-6.5 mm) et pompon en or jaune 750 ‰
LP Créations, 285 €
7:Boucles d’oreilles en or jaune 375 ‰, perles de culture de Chine (7-8 mm)
Maty, 229 €
Source : Comité Francéclat
Crédit photo : Julio Piatti
Prix publics donnés à titre indicatif
Points de vente : Horlogers-Bijoutiers-Joailliers